Modifié le 8/06/2024
Fontaine de Saint-Patrocle - Colombier - Allier
Située près de la voie antique de Clermont-Ferrand à Bourges et de la nécropole mérovingienne de Saint-Genet, la fontaine de Saint-Patrocle – Colombier – est un cas unique en Bourbonnais.

La fontaine Saint-Patrocle – Colombier, est constituée de quatre bassins monolithiques de granit. Le premier, de forme circulaire, est la partie visible d’un ensemble de quatre blocs annulaires de granit, d’une profondeur totale de deux mètres. La coupe présente un profil en forme de ‘’cul de bouteille’’. Au fond, jaillit une source au débit constant de six litres à la minute et qui, de mémoire d’homme, n’a jamais tari, même par temps de grande sécheresse.
L’eau se déverse dans un second bassin de forme semi-circulaire, puis dans un troisième, rectangulaire et enfin, dans le dernier, de forme circulaire avant de s’écouler dans une marre en contrebas. En 1752, est érigée sur le site, une croix de granit qui la surplombe.
Une tradition veut que la fontaine ne doit être ni couverte, ni clôturée. Après guerre, un lavoir a utilisé l’eau de la source dont les deux derniers bassins avaient été jetés au fond de la mare. Le Père Jean Astier, curé de Colombier, restaura la fontaine avec des habitants du village en 1976.

Légende et vertu
Au VIè siècle, Saint-Patrocle, ermite berrichon, évangélisa cette région. Pour assouvir la soif des ouvriers qui bâtissaient le monastère, il jeta son marteau et, à l’endroit de sa chute, jaillit une source. Selon l’écrivain Grégoire de Tours, des miracles s’y produisirent dès la mort de Saint-Patrocle, en novembre 576.
L’eau aurait la vertu de guérir la fièvre ainsi que les maladies des yeux et de peau, une croyance peut-être liée avec la présence de la léproserie de La Coudre. Les jeunes filles, à condition de remplir leur verre sans plier les genoux, avaient également une chance de trouver un mari.
Autrefois, un pèlerinage avait lieu à la date anniversaire du transfert des reliques de Patrocle dans la nouvelle église, le 9 octobre 1076. Il a été relancé en 2000 par l’Association des ‘’ Amis de Saint-Patrocle‘’. Le dernier samedi de juillet, après l’office du soir, la châsse en plomb du XIIIè siècle enfermant les reliques du saint, est portée jusqu’à la fontaine, lors d’une procession aux flambeaux.
PS : Merci à Bruno Curatola (Commentry) de m’avoir fait découvrir ce lieu. Photos réalisées le 9 Août 2018.
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Outre l’église, la dévotion à saint Patrocle se centre sur la fontaine. Cette eau, toujours fraîche, est réputée avoir des vertus thérapeutiques. La légende rapporte que celui-ci, manquant d’eau lorsqu’il construisit le monastère, lança un marteau de telle force qu’il retomba à près de 300 mètres en créant la source. D’autres appellent l’endroit « le marteau de Thor »*. Pourtant, c’est Sucellus, le dieu gaulois, qui aurait été le mieux placé : « Sucellus, dieu au maillet et au chaudron, protecteur de la fécondité, fait jaillir les sources sylvestres en frappant le sol de sa masse. » Il a été assimilé à Sylvain ou à Vulcain. On le représente sous la forme d’un vieillard ou d’un homme d’âge mûr, vêtu à la gauloise d’une tunique à capuche, de braies et de bottes, et portant un maillet et parfois un chaudron, souvent accompagné d’un chien. Il est souvent accompagné de la déesse Nantosvelta. Contrairement aux autres dieux gaulois, qui ont leur équivalent en Irlande et au pays de Galles, on ne le trouve qu’en Gaule. La source est réputée pour la guérison des maladies de peau et pour que les jeunes filles à marier trouvent un partenaire. Il suffit pour cela qu’elles trempent leur pied droit deux fois dans le dernier bassin. Une procession à la fontaine a lieu le dernier dimanche de juillet. Le pèlerinage à saint Patrocle, survivance probable d’un culte gaulois, n’a cessé qu’en 1970.
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